Corbeil et Rambouillet : occasions manquées pour le MoDem

Mauvais présage pour le MoDem qui n’est même pas cité dans la presse. A Corbeil, Nathalie Boulay-Laurent, ex-MoDem et sans étiquette, ne passe pas le barre des 5%. Où était le candidat du MoDem? On pourrait faire la même remarque pour la législative partielle de Rambouillet où le MoDem a soutenu un divers-gauche socialiste dissident arrivé après la candidate écologiste et après le PS. Un bien mauvais score si l’on se souvient que Bayrou en personne est venu soutenir le candidat. De bien mauvais choix ou pire, pas de choix du tout, et une quasi-disparition du MoDem sur l’échiquier politique dans des circonscriptions pourtant favorables à l’UDF autrefois.

Je ne connais pas les situations locales et n’ai aucun avis sur l’identité des personnes du MoDem qui auraient pu recevoir l’investiture du MoDem. Je déplore simplement l’absence de candidats du MoDem. Donner une investiture à un dissident socialiste n’est pas du tout la même chose que soutenir un candidat MoDem. Souvenez-vous des présidentielles de 1995, qui peut dire que le soutien au candidat Balladur revenait à soutenir un candidat de l’UDF? L’absence de candidat est souvent catastrophique pour la suite. Bayrou aurait-il rassemblé 18% en 2007 sans candidature en 2002?

Il n’y avait pas besoin d’être un grand stratège pour prédire la trajectoire de Nathalie Boulay-Laurent et préparer une relève. Le départ de Christine Boutin est suffisamment connu et ancien, là aussi le MoDem avait tout le temps de préparer une relève. Les deux situations sont très différentes, mairie corrompue à Corbeil, démission à Rambouillet, mais dans les deux cas, il était évident qu’il fallait préparer une candidature du MoDem pour les élections à venir.

Un candidat ne se parachute pas du jour au lendemain. Il était essentiel de préparer l’avenir dans des lieux où l’on savait depuis un certain temps que la sociologie était plutôt favorable et que les ex-UDF ne seraient plus nos candidats. Corbeil et Rambouillet pouvaient être les terrains d’expérimentation en grandeur réelle où nous pouvions démontrer notre capacité à construire une alternative crédible.

Faute d’une planification minimale, au lieu d’avoir investi un candidat MoDem susceptible de fédérer autour de lui l’opposition à l’UMP, nous abandonnons ce rôle à Europe écologie ou au Parti Communiste!

Je ne ferai aucun commentaire sur la survie du PCF, qui n’est plus vraiment un parti d’avenir, à supposer qu’il l’ait été un jour. Quant à la sympathique Anny Poursinoff, si elle est assurément une femme de conviction, il faut que les candidats adverses soient vraiment mauvais pour n’avoir pas su faire de propositions plus complètes que celles de sa profession de foi du 1er tour, étroitement centrées sur des questions écologiques. Il n’y avait pas là de si redoutables adversaires pour un candidat MoDem un peu dynamique, convaincu, implanté localement et cohérent avec lui-même.

Comment peut-on manquer une si belle occasion alors que le Parti Socialiste qui serait notre principal concurrent s’enlise dans ses crises internes? Une victoire du MoDem aurait pourtant été la preuve qu’il est capable de rassembler contre une UMP dont les électeurs ne veulent manifestement plus, si ce n’est par défaut. Quel bon présage ces partielles auraient représenté pour les Régionales…

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