La drôle de campagne

Drôle de campagne. Je regarde plusieurs fois par jour ce qui apparaît dans les actualités Google depuis des semaines. Cela me donne une idée assez exacte des sujets les plus fréquents dans les médias. Curieusement, la campagne présidentielle qui devrait être en une tous les jours passe au second plan. Quand elle est traitée, c’est sous l’angle des anecdotes personnelles, pas des propositions programmatiques.

Après deux semaines d’affaire Merah, la une des actualités consacre soudain une attention inhabituelle à la politique étrangère. Je suis la première à me réjouir des résultats des élections en Birmanie, mais est-ce une raison pour ne pas parler des élections qui ont lieu en France dans trois semaines? Les panneaux électoraux ne sont pas encore posés, le candidat président n’a toujours pas publié son programme. Surréaliste! Dimanche prochain, la France sera en plein week-end de Pâques et la semaine suivante déjà en vacances…

Le sport alterne avec le fait divers sordide ou la menace islamiste. Pendant ce temps, rien sur le chômage, rien sur la crise qui menace, on parvient à trouver des périphrases pour se réjouir d’un déficit ou d’un chômage « moins importants que prévu », relégués dans les pages intérieures de la presse écrite.

Alors que le temps de parole entre les candidats est maintenant égal, il est presque réduit à zéro pour tout le monde, sauf pour le président, pas le candidat-président bien entendu, mais comment faire la différence? Le peu d’informations qui perce malgré tout commente la vie des candidats, pas leurs programmes: Hollande fera meeting commun avec Ségolène, malgré leur séparation douloureuse, Bayrou mange des yaourts et des agrumes pour garder la forme en campagne, Mélanchon exerce sa voix en chantant du Brassens et Marine Le Pen refuse les dîners pour ménager son temps de sommeil, quand Dupont-Aignan fait des longueurs dans la piscine de Yerres et que notre cher président a sans doute du mal à faire ses nuits avec la petite Giulia.

La proposition la plus intéressante de la semaine, celle du débat, est déjà boudée et détournée par les deux favoris dont les électeurs ne sont pas sûrs de vouloir: après avoir refusé le débat à dix, nous en sommes à un projet de deux débats à cinq, sans vraie confrontation puisque les deux principaux candidats refusent d’être confrontés l’un à l’autre!

Comme le disait Bayrou ce matin sur RTL, il est temps que la France sorte du déni et débatte des vrais sujets.

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