Élections en Allemagne: victoire de Merkel, mais recomposition en marche?

En apparence, tout rentre dans l’ordre: La CDU/CSU retrouve un gouvernement de coalition avec son allié habituel le FDP après la parenthèse de l’inhabituelle « grande coalition » CSU/CDU et SPD. En apparence seulement, car les scores sont éloquents: net recul de la CDU/CSU avec 33,6%, son plus mauvais score depuis 1949, net recul du SPD avec 23%, à peine plus que l’addition des Verts et du Parti de Gauche. Bref, les deux grands partis de gouvernement connaissent une défaite sans précédent, malgré la victoire de la chancelière. En revanche, les « petits » partis passent tous les 10%: les libéraux réalisent l’un de leurs meilleurs scores avec 14,7%, die Linke arrive en 4e position avec 12,2%, et les Verts font un score en demie teinte avec 10,5%, plus de 10 mais moins que die Linke.

((/public/Images_billets/.electionsallemandes_m.jpg|elections allemandes|R|elections allemandes, sept. 2009)) L’Allemagne n’échappe donc pas au mouvement de fond observé partout en Europe: désaffection pour les habituels partis de gouvernement, aspirations nouvelles, montée de nouvelles forces. La droite, malgré des scores historiquement faibles, l’emporte malgré tout, plutôt par défaut que par conviction. Le grand perdant est le SPD qui totalise à peine plus que les Verts et die Linke. Le scénario rappelle les Européennes en France: victoire de l’UMP par défaut, défaite du PS, montée d’Europe Ecologie et du Parti de Gauche, faibles scores des extrêmes. L’Europe se cherche des alternatives, son personnel politique habituel lasse. L’alternative est parfois recherchée aux extrêmes (voir les Régionales en Autriche ce week-end), elle est plus souvent recherchée chez les « petits » partenaires des anciennes coalitions qui pourraient devenir les « grands » partenaires avec le temps, ce qui est plus rassurant. Pour le moment, faute de programme commun et de cohérence chez les « petits », les habituels gardent la tête (au moins en Allemagne), mais pour combien de temps? Que ce soit en Suède, en Hongrie, en France, en Allemagne, malgré des situations politiques et des histoires très différentes, les aspirations se rejoignent: la classe politique actuelle apparaît dépassée, déconnectée des réalités du quotidien, parfois corrompue, les citoyens se tournent vers davantage d’initiative économique (les libéraux), davantage de préoccupations sociales face à la crise (les partis de gauche) ou davantage d’attention à l’environnement (les Verts). Ces trois axes politiques: l’économie, le social, l’écologie autrement apparaissent comme trois pistes pour sortir de la crise actuelle. Les électeurs semblent conscients que le monde a changé et que les vielles recettes sont périmées. Ils sont à la recherche de nouvelles solutions. Reste à trouver un programme cohérent pour concilier ces trois aspirations à un monde différent.

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