Le dimanche a la vie dure

Retour des débats sur le travail le dimanche. Beaucoup d’idéologie comme d’habitude. Deux écueils à éviter à mon avis: 1) ne pas reconnaître qu’il existe forcément des obligation de service (hôpitaux, transports en commun, police, pompiers, etc.) ou des habitudes culturelles (marchés, commerces de bouche le dimanche matin); 2) s’imaginer que le dimanche est un jour comme les autres.

((/public/Images_billets/travail_dimanche-250×300.jpg|travail_dimanche-250×300.jpg|R|travail_dimanche-250×300.jpg, juil. 2009)) La Révolution Française avait imaginé imaginé un [calendrier républicain|http://fr.wikipedia.org/wiki/Calendrier_républicain] avec des semaines de dix jours et un « décadi ». Cela présentait en apparence des garanties de laïcité, de rationalité et de calcul en base 10, mais le vieux calendrier grégorien a vite repris le dessus en 1806. On ne se débarrasse pas si facilement de rythmes millénaires, le dimanche était jour de repos depuis 321. Nouvelles tentatives de banalisation au cours du XIXe avec la révolution industrielle et nouvel échec: En 1906, la « loi sur le repos dominical » consacre le dimanche comme jour de repos en France. Pourquoi une telle permanence dans le temps et dans l’espace? On observe le même phénomène dans les autres pays du monde: une semaine de sept jours avec une journée de repos. Le jour lui-même peut varier en fonction des cultures et des religions. Ce qui est important est manifestement d’avoir un jour différent des autres, de créer un rythme du temps qui permette de baliser un temps social. J’ai vécu en 1994-1995 en Californie. Au départ, j’ai trouvé plutôt commode de pouvoir faire des courses n’importe quel jour de la semaine et d’échapper au relatif ennui de certains dimanches provinciaux de mon enfance. Assez rapidement néanmoins, le temps est devenu d’une monotonie terrible parce que les jours se suivaient et se ressemblaient. Nous avons besoin d’un temps social différencié, c’est précisément la raison pour laquelle il ne convient pas de banaliser le dimanche. Alors, pour ou contre le travail le dimanche? Etre radicalement contre serait méconnaître la réalité, habitudes culturelles et obligations de service. Etre radicalement pour serait banaliser complètement cette journée, option qui n’a d’ailleurs jamais résisté dans le temps. Finalement, le statu quo n’est peut-être pas le plus mauvaise solution, en prévoyant de légiférer sur les pratiques actuelles souvent hors de la légalité dans les grandes surfaces des zones périphériques. La décision finale devrait se faire en prenant en compte à la fois les besoins des consommateurs, des salariés et des différents types de commerce. Merci aux [Jeunes Démocrates de Gironde|http://www.jeunesdemocrates33.fr/blog/index.php/2008/12/] pour l’illustration.

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