En apparence, une Université de rentrée assez terne à la Grande-Motte. Beaucoup de presse pour finalement assez peu d’événements, des militants moroses, tendus et dans l’expectative. Il faut reconnaître que l’équation semble insoluble : l’alliance avec l’UMP serait incohérente pour l’hyper-opposant de l’hyper-président, mais l’alliance à gauche est tout aussi périlleuse. Comment ne pas s’y retrouver dans le rôle du supplétif ?
La stratégie de la grande alliance républicaine anti-Sarko est séduisante, mais sans volonté de du PS et des Verts de partager cette stratégie et sans moyens de s’y positionner légitimement en leader, l’hypothèse est irréaliste.
Pour comprendre ce qui s’est passé à la Grande-Motte, il faut comprendre les différents agendas des différents acteurs, sachant que les frontières entre les groupes ne sont pas étanches :
- L’agenda de François Bayrou : être élu en 2012. Cela suppose avant tout de conserver son indépendance. Dans cette perspective l’alliance n’est possible qu’en position de force, impossible sinon, perspective peu réjouissante pour les élus potentiels. Annoncer d’emblée une stratégie d’autonomie pourrait les pousser à aller négocier avec les listes concurrentes, il faut donc ouvrir la porte à des discussions, mais se donner le temps de construire les moyens de négocier en position de force et préparer le terrain au cas où l’alliance serait suicidaire pour 2012.
- L’agenda des conseillers sortants et des conseillers potentiels : être élus ou réélus en 2010. La mécanique électorale, soi-disant proportionnelle, donne une large prime au vainqueur et ne laisse que des miettes à celui qui arriverait en troisième position, à supposer qu’il parvienne à passer la barre des 10% au premier tour. Même dans ce cas, le trop petit nombre d’élus ne permettrait pas de constituer un groupe et d’exister. Il faut donc des alliances, de préférence des alliances gagnantes qui permettent de participer à l’exécutif, ce qui fait véritablement l’intérêt du mandat. Quelle alliance ? D’une région à l’autre, il est clair que les intérêts divergent. L’option « à gauche toute » élimine les candidatures des élus qui participent à des réseaux ou des majorités de droite, « à droite toute » est très incohérent avec l’image nationale d’opposant de Bayrou.
L’alliance locale expérimentée aux Municipales serait une bonne option pour les futurs conseillers, mais ils savent son manque de lisibilité. Une alliance verte-orange de 1er tour avant une négociation d’égal à égal avec le PS serait la meilleure option, mais Les Verts, après leur succès des Européennes, veulent tenter un premier tour en solitaire ou une négociation en position de force dès le 1er tour avec les socialistes. Le pire serait pour cet agenda l’absence complète d’alliance. C’est la survie de notre mouvement qui se joue, chacun le ressent à sa manière.
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