Quoi de commun entre l’arrivée en tête du Front National à Hénin-Beaumont et le succès d’Europe Écologie aux élections européennes ? A première vue rien : d’un côté un parti d’extrême droite populiste qui s’adresse à des populations touchées par la crise sur des thèmes comme l’immigration, le chômage, le protectionnisme; de l’autre un ex-leader soixante-huitard allemand qui séduit un électorat plutôt urbain et aisé sur des thèmes généreux: environnement, lutte contre la corruption, etc. D’un côté les belles âmes se drapent dans leur moralité citoyenne pour appeler à faire barrage au monstre fasciste, de l’autre les mêmes belles âmes se félicitaient de la soudaine sensibilité écologiste des Français.
[((/public/Images_billets/.henin-beaumont-cm_m.jpg|henin-beaumont-cm.jpg||henin-beaumont-cm.jpg, juil. 2009))|/dotclear/public/Images_billets/henin-beaumont-cm.jpg] A y regarder de plus près c’est la même lassitude à l’égard des partis traditionnels UMP et PS, usés jusqu’à la corde, qui s’exprime ici. Là où un public urbain a répondu par l’alternative Europe Écologie, un public touché par la crise auquel aucune autre proposition n’était faite a répondu par un vote FN. Cet exemple démontre une fois de plus l’urgence qu’il y a à construire une proposition alternative crédible, ne pas le faire serait courir le risque de laisser cette tâche à des partis extrémistes que nous ne souhaitons pas voir au pouvoir et qui ont de surcroît toutes les chances de se faire balayer au second tour dans une élection nationale.