Giscard: Multiplier les promesses répand le scepticisme et l’incrédulité

Dans un article paru le 30 mars dans Métro, Giscard dresse un portrait du futur président.

Il recommande de s’intéresser à son caractère: est-il courageux, capable de prendre des risques personnels, de gérer des situations de crise ? Le programme parait plus secondaire, et Giscard préfère dix propositions tenues à cent non tenues.

Sur les deux premiers sujets, l’avantage serait à Bayrou:

Courage de rester en dehors du gouvernement et de refuser les portefeuilles de ministre, courage de rompre avec la culture de supplétif du RPR qui était insensiblement devenue celle de l’UDF, impression de pondération, de calme, face à l’hystérie qui s’est emparée de la classe politique après les événements de la gare du Nord (dont on ne peut s’empêcher de penser qu’ils ne sont pas tout à fait spontanés).

Refus d’ouvrir la boite à promesse et programme modeste mais réaliste.

Dernier critère: une honnêteté scrupuleuse que Giscard appelle éthique politique.

Avantage encore à Bayrou sur le thème de l’honnêteté, là où l’Etat UMP et l’Etat PS n’ont jamais été très exemplaires.
Giscard termine sur des questions d’actualité: l’identité nationale. Un thème naturel selon lui, à condition de ne pas oublier les identités européennes, de ne pas en faire une identité de repli. Il pense que le premier sujet à traiter sera l’Europe et la résolution de la crise institutionnelle ouverte par le non. Là encore Bayrou est un candidat crédible et authentiquement européen.

Comment croire que le vote à la sauvette, alors que les français seront à la plage, préconisé par un Sarkozy qui redoute d’affronter le peuple, permettrait de relancer la construction européenne ? C’est au contraire la révolte assurée et les beaux jours du sentiment anti-européen. Le même n’est pas à une incohérence près puisqu’il fustige la BCE et l’euro fort et propose de s’affranchir des traités qui gênent sa politique économique irréaliste.

Comment croire que le nouveau texte proposé par Ségolène pourrait être écrit et recevoir l’assentiment de nos partenaires européens ? Si le traité doit être altermondialiste et faire plaisir à la gauche nonniste, il a peu de chance de voir le jour et d’être accepté.

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