Le tournant de la campagne?

Demain, Ségolène dévoile (enfin) son programme. On ne peut s’empêcher d’être un peu curieux: comment sera-t-elle parvenue à concilier les voix discordantes qui s’expriment au PS ? Les débats participatifs auront-ils été un gadget ou produiront-ils des idées neuves ? Comment réussira-t-elle à proposer quelque chose sur l’Europe, sur l’économie, sur l’école, etc. qui ne divise pas aussitôt le PS en deux camps ennemis ? Entre socialistes favorables à l’Europe qui se sont accomodés de l’économie de marché comme leurs homologues du reste de l’Europe et socialistes « canal historique », il y a tous les risques de courir à la scission, à moins de rester dans un flou très artistique.

((/public/Images_billets/tournant_de_la_campagne.jpg|tournant_de_la_campagne.jpg|R|tournant_de_la_campagne.jpg, juil. 2009))Certes, le 21 avril joue cette fois en sa faveur, même à contre coeur, beaucoup de gens de gauche iront voter malgré tout pour elle, a priori, elle aurait donc intérêt à se positionner vers la droite de la gauche, en comptant que la gauche de la gauche suivra, bon gré mal gré. Mais si Le Pen ne réunissait pas ses signatures ? Si les sondages le donnaient à moitié enterré ? Si José Bové, Marie-Georges Buffet, les Verts, Besancenot, etc. relevaient finalement la tête et commençaient à la déborder sur son aile gauche ? Bref, le choix stratégique n’est certainement pas évident. Mais un positionnement très à gauche lui fait perdre des voix sur sa droite, qui tendent à se reporter sur … l’UDF. Pour le moment, malgré les discours des journaux, les écarts Sarkozy-Royal restent faibles, surtout si l’on considère l’intervale de confiance de sondages sur mille personnes environ. Ce dimanche est manifestement un tournant dans la campagne: ou Ségolène reprend la main, ou elle poursuit sa descente, le doute s’installe, et les voix s’en vont. Pour l’UDF, si Bayrou se maintient autour de 14% et continue à progresser après l’annonce du programme du PS, il y a toutes les raisons d’être optimiste. En revanche, si la courbe s’inverse durablement, les voix gagnées à gauche ne l’auront été que ponctuellement. Même chose à droite, les accents populistes de Sarkozy, le peu de crédibilité de ses promesses à toutes les catégories sociales après le bilan de cinq ans d’UMP, son positionnement étrange, en rupture avec le gouvernement alors qu’il en est le numéro 2, et l’orientation de sa campagne vers le classes populaires, tout cela finit par lasser les classes moyennes ou supérieures qui ne se reconnaissent plus dans son discours et finissent par se poser des questions… et par se tourner vers l’UDF dont le programme économique a le mérite du réalisme. Bref, attendons de voir comment nous nous réveillerons lundi…et au delà.

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