Élections en Allemagne: victoire de Merkel, mais recomposition en marche?

En apparence, tout rentre dans l’ordre: La CDU/CSU retrouve un gouvernement de coalition avec son allié habituel le FDP après la parenthèse de l’inhabituelle « grande coalition » CSU/CDU et SPD. En apparence seulement, car les scores sont éloquents: net recul de la CDU/CSU avec 33,6%, son plus mauvais score depuis 1949, net recul du SPD avec 23%, à peine plus que l’addition des Verts et du Parti de Gauche. Bref, les deux grands partis de gouvernement connaissent une défaite sans précédent, malgré la victoire de la chancelière. En revanche, les « petits » partis passent tous les 10%: les libéraux réalisent l’un de leurs meilleurs scores avec 14,7%, die Linke arrive en 4e position avec 12,2%, et les Verts font un score en demie teinte avec 10,5%, plus de 10 mais moins que die Linke.
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Pourquoi je demande un référendum sur la Poste

Du 27 septembre au 3 octobre je participerai à l’organisation de la votation dans le 6e arrondissement. Les détails de l’opération se trouvent sur un site internet: [www.appelpourlaposte.fr|www.appelpourlaposte.fr] Je ne partage sans doute pas exactement la même vision de l’avenir de la Poste avec tous les signataires de l’appel, mais je partage le souci d’un débat public ouvert et d’une vraie discussion sur l’avenir des services publics. Je m’associe donc à la demande de débat et au refus de la solution imposée par le gouvernement.
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Que s’est-il finalement passé à La Grande Motte ?

En apparence, une Université de rentrée assez terne à la Grande-Motte. Beaucoup de presse pour finalement assez peu d’événements, des militants moroses, tendus et dans l’expectative. Il faut reconnaître que l’équation semble insoluble : l’alliance avec l’UMP serait incohérente pour l’hyper-opposant de l’hyper-président, mais l’alliance à gauche est tout aussi périlleuse. Comment ne pas s’y retrouver dans le rôle du supplétif ? 

La stratégie de la grande alliance républicaine anti-Sarko est séduisante, mais sans volonté de du PS et des Verts de partager cette stratégie et sans moyens de s’y positionner légitimement en leader, l’hypothèse est irréaliste.

Pour comprendre ce qui s’est passé à la Grande-Motte, il faut comprendre les différents agendas des différents acteurs, sachant que les frontières entre les groupes ne sont pas étanches.

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Que s’est-il finalement passé à La Grande Motte ?

En apparence, une Université de rentrée assez terne à la Grande-Motte. Beaucoup de presse pour finalement assez peu d’événements, des militants moroses, tendus et dans l’expectative. Il faut reconnaître que l’équation semble insoluble : l’alliance avec l’UMP serait incohérente pour l’hyper-opposant de l’hyper-président, mais l’alliance à gauche est tout aussi périlleuse. Comment ne pas s’y retrouver dans le rôle du supplétif ?

La stratégie de la grande alliance républicaine anti-Sarko est séduisante, mais sans volonté de du PS et des Verts de partager cette stratégie et sans moyens de s’y positionner légitimement en leader, l’hypothèse est irréaliste.

Pour comprendre ce qui s’est passé à la Grande-Motte, il faut comprendre les différents agendas des différents acteurs, sachant que les frontières entre les groupes ne sont pas étanches :

  • L’agenda de François Bayrou : être élu en 2012. Cela suppose avant tout de conserver son indépendance. Dans cette perspective l’alliance n’est possible qu’en position de force, impossible sinon, perspective peu réjouissante pour les élus potentiels. Annoncer d’emblée une stratégie d’autonomie pourrait les pousser à aller négocier avec les listes concurrentes, il faut donc ouvrir la porte à des discussions, mais se donner le temps de construire les moyens de négocier en position de force et préparer le terrain au cas où l’alliance serait suicidaire pour 2012.
  • L’agenda des conseillers sortants et des conseillers potentiels : être élus ou réélus en 2010. La mécanique électorale, soi-disant proportionnelle, donne une large prime au vainqueur et ne laisse que des miettes à celui qui arriverait en troisième position, à supposer qu’il parvienne à passer la barre des 10% au premier tour. Même dans ce cas, le trop petit nombre d’élus ne permettrait pas de constituer un groupe et d’exister. Il faut donc des alliances, de préférence des alliances gagnantes qui permettent de participer à l’exécutif, ce qui fait véritablement l’intérêt du mandat. Quelle alliance ? D’une région à l’autre, il est clair que les intérêts divergent. L’option « à gauche toute » élimine les candidatures des élus qui participent à des réseaux ou des majorités de droite, « à droite toute » est très incohérent avec l’image nationale d’opposant de Bayrou.
    L’alliance locale expérimentée aux Municipales serait une bonne option pour les futurs conseillers, mais ils savent son manque de lisibilité. Une alliance verte-orange de 1er tour avant une négociation d’égal à égal avec le PS serait la meilleure option, mais Les Verts, après leur succès des Européennes, veulent tenter un premier tour en solitaire ou une négociation en position de force dès le 1er tour avec les socialistes. Le pire serait pour cet agenda l’absence complète d’alliance. C’est la survie de notre mouvement qui se joue, chacun le ressent à sa manière.

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Bronzez bonnes gens!

Pendant que les Français ont l’esprit en vacances, à domicile pour les uns, ailleurs pour les chanceux qui peuvent partir, le parlement et le gouvernement redoublent soudain d’activité. En quelques jours, vote de la loi sur le travail le dimanche, décret sur le recrutement et la formation des enseignants, loi sur la mobilité des fonctionnaires, rattachement de la gendarmerie à l’intérieur, texte sur la formation professionnelle, Grenelle de l’environnement définitivement adopté par le Sénat, nouveaux débats sur Hadopi, encore une fois retoqué et reporté, et j’en oublie sans doute.
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Pourquoi je ne suis pas favorable à une alliance MoDem-PS-Ecologie

Si je ne suis pas favorable à une alliance MoDem-PS-Ecologie, je suis très favorable à une alliance entre le MoDem et l’écologie au sens large. Nous avons en commun quelques idées: construire un nouveau modèle de développement, plus durable, plus responsable, plus humaniste. Si nous somme capables d’établir un programme commun, c’est manifestement une piste une piste à explorer. La meilleure voie d’indépendance, pour s’éviter l’absence d’élus, est d’additionner nos voix en espérant créer une recompositions politique.
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Chère Islande, bienvenue au club !

« A une voix près, le Parlement de Reykjavik a donné son feu vert jeudi à une demande d’adhésion à l’Union européenne. 33 députés ont voté pour, 28 contre, 2 se sont abstenus. “Sans doute le vote le plus important dans l’histoire de la république islandaise” s’est félicitée la chef du gouvernement Johanna Sigurdardottir. » (Euronews)
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Le baccalauréat est-il encore un examen national?

D’un côté, un taux de réussite toujours plus élevé, toujours plus de bacheliers avec mention, près de la moitié cette année dans les séries générales, à croire que l’examen est presque bradé, seule hypothèse d’ailleurs pour expliquer la présence croissante dans l’enseignement supérieur de certains étudiants visiblement peu armés intellectuellement. De l’autre, un examen qui reste difficile, une correction pas vraiment généreuse, voire parfois franchement sévère, pour ce qui concerne mon expérience des élèves des bons lycées. Comment expliquer un tel mystère? Il faut bien supposer que la procédure de correction masque les écarts croissants d’un établissement à l’autre et biaise le caractère « national » de l’examen.
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Le dimanche a la vie dure

Retour des débats sur le travail le dimanche. Beaucoup d’idéologie comme d’habitude. Deux écueils à éviter à mon avis: 1) ne pas reconnaître qu’il existe forcément des obligation de service (hôpitaux, transports en commun, police, pompiers, etc.) ou des habitudes culturelles (marchés, commerces de bouche le dimanche matin); 2) s’imaginer que le dimanche est un jour comme les autres.
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Croissance des inégalités dans la pauvreté

Alors que mon cher Camarade Martin Hirsch se félicitait ce matin de la généralisation du RSA, Olivier Marguery (EAPN) démontrait en février de cette année que l’on organise l’inégalité dans la pauvreté … sans résoudre les problèmes de pauvres. J’avais aimé le livre de Martin Hirsch, j’avais cru que le RSA était enfin une solution, mais il semblerait qu’il n’est qu’une mesure de plus qui ne fait qu’ajouter une catégorie à la pauvreté.

A considérer la manière dont il est généralisé sans avoir pris la peine de se pencher sur les rapports d’évaluation du dispositif, je suis encore plus sceptique. Nous marchons à grands pas vers une distribution des revenus à l’américaine alors qu’il existe d’autres modèles dont nous pourrions nous inspirer.

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